« Fuyez pauvres fous ! » disaient les guides de voyage en parlant de Uyuni, la ville au bord du Salar. Nous n’avons pas apprécié cette ville pour sûr mais quand même, ils en font des caisses ! Selon nous, Uyuni appelle plus au respect qu’à une vive critique gratuite.
Les rues ont été très mal disposées et le vent s’infiltre partout, il souffle fort jour et nuit. Les habitants de Uyuni ne sont pas riches, pour ne pas dire pauvres et ils se démènent pour faire vivre cette petite ville pourtant si prometteuse en terme de tourisme (c’est un point stratégique, le Salar, liaison vers La Paz, Potosi, Villazon). Mais la plupart des touristes filent (et on comprend pourquoi, ne nous voilons pas la face), Uyuni ne prendra probablement jamais son envol. Bref, ne la fuyez pas (trop) mais respectez là, beaucoup de boliviens sont fiers de Uyuni. Cependant ne restez pas plus de deux jours, il y a bien plus beau ailleurs et plus à faire ! Nous resterons une journée complète pour nous reposer du Sud Lipez et acheter les billets pour la ville suivante… Potosi (les fameuses mines… mais pas que !).
Potosi, une ville que nous avons réellement apprécié a été une très bonne surprise. Nous y avons séjourné cinq jours. Au regard de l’histoire de cette ville, nous ne pouvions pas la survoler et ce, même si notre séjour sera à 4 000 m d’altitude.
Petit cours d’histoire :
La légende dit que tout commença en 1544 quand un Inca s’arrêta pour faire un feu au pied de la montagne (le Cerro Rico actuel) appelée « Potojsi » en quechua ce qui signifie « explosion ». Sous l’effet de la chaleur, le sol se mit à fondre et un liquide brillant en émergea. L’Inca comprit qu’il avait découvert une matière première convoitée par les conquérants espagnols. Il se souvint aussi d’une histoire inca selon laquelle l’empereur inca avait entendu une voix interdisant de creuser cette montagne. Quoi qu’il en soit les Espagnols apprirent l’existence de l’immense richesse cachée dans la montagne Potojsi et ne tardèrent pas à se l’approprier. En 1545, la Villa Imperial de Carlos V était fondée au pied du Cerro Rico et l’extraction commença à grande échelle. Des milliers d’esclaves indiens furent amenés pour creuser et la première cargaison d’argent fut bientôt envoyé en Espagne. Ce travail dangereux (ils travaillaient par roulement de quatre mois : c’est à dire que les esclaves restaient quatre longs mois sous terre) provoquait tant de mort que les Espagnols firent venir en plus des milliers d’esclaves africains.
En 1672 un hôtel des Monnaies fut crée pour frapper l’argent. Une majorité des pièces espagnols provenaient de Potosi. Dans la frénésie ambiante, on édifia quatre vingt églises et la population atteint près de deux cent mille habitants, faisant de Potosi l’une des plus grandes villes de la planète et la plus riche d’Amérique.
Mais sa gloire fut de courte durée. Les mines s’épuisèrent au début du 19ème siècle et la ville fut pillée lors des luttes pour l’indépendance. La population tomba à dix mille habitants et la baisse brutale du cours de l’argent porta un coup quasi-fatal à Potosi.
Dans le bus nous conduisant de Uyuni à Potosi (désormais asphalté aux 3/4), ces mots résonnent dans notre tête « ville la plus riche d’Amérique ». Conscients de l’histoire de cette ville, nous avons l’intention d’en prendre pleins les yeux ! Un ami rencontré sur l’île de Pâques, guide au Pérou, nous conseille plusieurs fois de ne pas rater l’hôtel de la Monnaie « le musée le plus beau d’Amérique du Sud ». Un point marqué Christian ! Ce musée est épatant !
Mais l’architecture de Potosi peut justifier à elle seule un séjour ici. Le centre de cette ville est une perle, une merveille, plus intéressant que Sucre la ville suivante (pourtant à craquer elle aussi).
Le centre ville n’est plus vraiment habité aujourd’hui (par contre on y trouve hôtels et auberges de toute catégorie) mais il reste très vivant. Magasins, restaurants, bars, banques, bureaux, etc Tous les jours les habitants prennent un petit bus (qui sont parés d’écritures chinoises ??) pour monter dans le centre construit sur les hauteurs pour y venir travailler. Les écoliers avec leurs beaux costumes chemises, vestes et chaussures cirées, se dépêchent aussi pour rejoindre leurs bancs.
Potosi est une ville andine et la majorité de sa population est d’origine indienne. Il n’y a pas de doute : nous sommes en Bolivie ! Les femmes tiennent un mini stand au bord de la rue et vendent tout ce que vous souhaitez et les mères portent leur bébé dans un sac dans le dos. Il y a beaucoup d’animation et nous aimons nous promener dans la rue pour observer les gens, un luxe que les voyageurs de courte durée, pressés ne peuvent s’offrir.
Le soir vers 19h, tout le monde s’empressent de mettre sa doudoune bien chaude et les enfants ont de jolies petites pommettes bien rouges sur les joues. A 4 000 m, les nuits sont toujours aussi fraîches (pas autant que le Sud Lipez fort heureusement) et les thermomètre descend en dessous de zéro degré. Nous avons encore une fois testé une nuit sans chauffage… On se pèle les miches dans ce pays !! Fort heureusement les architectes ici – pas comme à Uyuni – très ingénieux ont construit les rues de manière à casser le vent. Le deuxième jour, après une nuit encore enfouis sous plusieurs couches de vêtements et notre sac de couchage, nous changeons d’auberge pour en rejoindre une autre au même prix mais avec chauffage dans le couloir cette fois (dans la chambre c’est encore trop demander). Nos nuits suivantes seront bien plus reposantes !
Notre séjour à Potosi aura été très captivant, instructif et émouvant aussi à cause de la visite des mines.
En 1987, l’UNESCO a inscrit Potosi au Patrimoine mondial de l’humanité en raison de son passé mouvementé et tragique et de sa somptueuse architecture coloniale.
ola!
On se sent merveilleusement bien avec vous grace aux photos, aux commentaires et surtout grace à l état d’esprit qui s’en dégage …prendre son temps ce n’est un luxe, observer non plus, c’est le choix du voyage qui change tout….
on peut organiser soi même en toute liberté son échappée hors des chemins battus ….afin de vivre pleinement la vie, l’atmosphère , les rencontres locales….comme nous le vivons à chacune de nos virées en camping car , peu importe l’endroit car « l’aventure est au bout du chemin »
A plus de l’autre coté de l’atlantique et c’est pas si loin, je parle de la distance et un peu de temps…
Pap et mam
[…] et boivent du soda et de la bière. Quelques mètres plus loi, un « micros » (les mini bus chinois, souvenez vous) fait demi tour pour repartir au centre ville de Sucre. Notre marche touche à sa fin, nous […]