Voilà plus d’un an que nous sommes rentrés et malgré quelques changements, nous vivons toujours une sorte de re-tour du monde. Que reste-t-il ? Des tonnes et des tonnes de choses à raconter.
Voici l’histoire d’une belle aventure, Poivre ou Piment, la cuisine à domicile…
On parle souvent des préparatifs d’un tel voyage, on reste encore plus passionné par les nombreux récits sur les chemins du monde ; mais finalement, qui nous prévient des enjeux du retour ? Beaucoup restent optimistes et vaguent sur ce sujet. Il est vrai que sur une moyenne faite sur plus d’un an, le sourire est bien là et la volonté d’aller de l’avant aussi. Mais que reste-t-il de ces jours où l’on doute ? Ce serait mentir que de dire « Le plus difficile est de partir ». Moi je crois que le plus difficile, c’est de rentrer et de reconstruire sa vie avec nos nombreux souvenirs (qui vous assaillis parfois sans prévenir) et notre regard légèrement décalé. Comment être à la hauteur d’une telle aventure passée ? Comment faire pour que cela ne soit pas une simple parenthèse ?
Il n’y a pas de secret : il faut prendre son temps, être patient avec soi même. Ne pas essayer de suivre la cadence. Ne pas vouloir à tout prix faire comme les autres. Et fort heureusement, un voyage au long cours nous apprend tout ça.
Pour entreprendre ce voyage, nous avions tout plaqué, appartement et emplois. De retour sur la capitale, il fallait tout reconstruire. Nuits en dortoirs, sous-location de vacances, cela nous a couté beaucoup d’argent et de nombreuses galères mais c’était le prix à payer afin de retrouver une boite au lettre temporaire puis un salaire et enfin un logement à nous, qui lui, est arrivé seulement quatre mois après notre débarquement sur Paris. Les temps ont été durs. Nous n’avions rien mais nous arrivions quand même à vivre de rien !
Reconstruire… Un défi bien enrichissant finalement. Car ce qu’il y a de formidable après un tour du monde, c’est d’avoir cette sensation (peut-être éphémère ?) que tout peut nous réussir. Je décide de rebondir. Ayant déjà pris des cours de cuisine dans chaque pays traversés, je me réoriente dans ce secteur qui m’a toujours passionné.
Je rejoins donc les rangs avec une première expérience dans un restaurant traditionnel. Je travaille dur et j’apprends vite. Mais si la cuisine me passionne, il me manquait pourtant quelque chose de crucial : le contact humain. Je m’oriente dans le service à domicile pour travailler aux côtés d’auxiliaires de vie dont l’écoute, le sourire et la délicatesse sont leur cœur de métier. Ça y’est, mon projet prend forme : j’irai cuisiner au domicile des familles et des personnes, dépendantes ou non, et je me chargerai de faire les courses.
Ainsi aujourd’hui, suite à ce voyage au long cours, j’ai monté mon entreprise, Poivre ou Piment, en souvenir du pourquoi elle est née : un mélange d’expériences et de saveurs, d’ici et d’ailleurs. Je souhaitent avant tout aider au quotidien en proposant des menus pour la semaine ou des menus plus élaborés pour les repas entre amis. Je suis une grande amoureuse des visages et des histoires ; la base même de ce projet ce sont mes rencontres faites en France et à l’autre bout du monde, comme une suite logique à mon aventure passée. Sur mon menu, on retrouve sans surprise mes racines : le coq au vin de mon père, le saucisson lyonnais de mon enfance et la paella de ma grand-mère. Et le tour du monde ne saurait être complet sans des traditions ramenées droit d’Amérique et d’Asie ! Car comme une sorte de signe encore imperceptible à l’époque, en 2012, je m’étais donnée pour mission de prendre des cours de cuisine dans chaque pays traversés. Dahl, empanadas, chicken butter masala, palak paneer, amok, sweet and sour, ceviche, sopa de mani… Quand le voyage vous permet sans le savoir de construire la suite…
Poivre ou Piment est né