10 mai
Certains comptent les moutons dans leur lit pour essayer de s’endormir… Mais depuis notre retour nous avons une variété de choses à compter qui nous fait facilement oublier les animaux laineux! Distances, nombre de trains, bus, avions, combien de taxi avons nous emprunté, combien de temps, combien de clichés pris pendant un an? Autant de questions que vous ne vous posez sans doute pas, mais auxquelles nous allons quand même répondre aujourd’hui!
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jours de voyage, nous sommes partis le 29 février 2012 de Lyon (notre voyage commençait toutefois « officiellement » le lendemain 1er mars) pour revenir le 2 mars 2013 à Caen. Cependant, nous aurons fait le tour du monde en 365 jours, billet tour du monde oblige.
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C’est le nombre de kilomètres que nous avons parcouru pendant un an (c’est un chiffre qui parait plutôt fidèle, mais une estimation quand même). A titre de comparaison, c’est comme parcourir environ deux fois et demie le tour de la terre à son point le plus large (l’équateur pour ceux qui auraient oublié leurs leçons de géographie). Ou faire cinquante deux fois l’aller-retour Lille-Perpignan environ (et à vol d’oiseau). Y sont compris les grands trajets en avion, train, bus, voiture et bateau! Et dans le détail :
- • 1287 kilomètres en bateau sans compter notre retour en ferry de Portsmouth à Ouistreham, pour un total de 82 heures en mer, lac, fleuves et rivières
- • 5377 kilomètres en train, dont l’immense Guilin-Beijing et ses 2135 kilomètres et 28 heures à lui tout seul
- • 6835 kilomètres en voiture (dont quelques 5000 kilomètres en voiture aux États-Unis), taxis, scooters ou 4×4 dans le Sud Lipez
En 4x4…
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21 avr
Le vent souffle légèrement et la brume enveloppe tout autour de nous, ne laissant rien apparaitre à l’horizon, à l’exception de quelques rares ombres fantomatiques au large de Portsmouth. Plus d’un an s’est écoulé depuis notre départ de France, et nous sommes cette fois définitivement de retour, sans retour en arrière possible.
Ce matin, au port de Portsmouth…
Depuis quelques jours seulement on y repense, et je réalisait que c’était sans doute mieux ainsi, qu’un projet comme celui-ci, aussi fou qu’il soit, ne doit pas se vivre en pensant trop à l’après. Pendant très longtemps la question de ce retour était une question interdite qui ne devait être abordée qu’en cas d’extrême nécessité, mais maintenant qu’on y était… Maintenant je m’inquiétais. De demain, des jours suivant… Nous avons mis toutes les épaisseurs disponibles dans nos sacs pour nous réchauffer, mais rien n’y fait et en ce samedi matin le froid est mordant… Difficile de croire que quelques dizaines d’heures avant nous étions encore sous des latitudes offrant des températures bien plus clémentes à Mumbai!
Elodie sort de la chambre du dernier hôtel de notre tour du monde, à Portsmouth, en Angleterre… Quelle drôle d'impression…
Il y a quelques minutes, nous avons quitté la « perfide albion » en embarquant sur ce ferry, direction Ouistreham, près de Caen. La France, notre terre natale. Déjà. Et toujours cette lancinante question trottait dans ma tête… Et après? Lire la suite de l article… →
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14 avr
Soudain, c’est le choc. Les gens courent, se précipitent, marchent d’un pas certain. Pourquoi ? Pour prendre le plus rapidement possible le train interne du terminal de l’aéroport London Heathrow et espérer récupérer leurs bagages… trois minutes plus tôt que les autres… peut-être.
C’est aussi le choc une fois dehors. La rue est calme – trop calme, c’est pas bon signe. Il fait froid surtout ; un froid qui nous arrive comme une grosse claque en pleine figure, qui nous ronge les os et qui nous nargue en répétant « eh, eh, ici on est dans votre bonne vieille Europe en plein mois de Mars les amis ! » Mais c’est possible un truc pareil ?? Sur quelles terres avons-nous débarqué ?? Hier, il faisait trente cinq degrés ! On se regarde tous les deux, l’air sévère. L’instant est dramatique. On ne rigole plus, oh ça non. Parce qu’il n’y a pas de quoi rire. On ne reconnaît plus rien. Nous sommes devenus étrangers sur nos propres terres.
- Allo ? Oui, oui, je suis bien arrivée en terre inconnue.
Nous nous précipitons dans les rues calmes et sombres de Londres (dois-je préciser que pourtant nous nous trouvons en plein centre historique un jeudi soir 21h ? Fraîchement débarqués d’Inde, l’euphorie londonienne ne prend pas sur nous et a des allures de fin de soirée, vous savez le moment où l’on diffuse les musiques les plus lentes et déprimantes afin de faire fuir les gens).
Nous rejoignons notre logement pour la nuit. C’est une auberge de jeunesse, l’originale, à l’anglaise, avec un pub. L’accueil des voyageurs se fait dans la salle animée, au comptoir, entre deux machines à pressions. On trouve, bien qu’à des années lumières de ce que nous avons vécu ces derniers temps, l’ambiance très sympathique. Mais il y a un hic : le lit dans notre dortoir est à vingt sept euro. Oui, LE lit !
Et là, c’est de nouveau le choc. Lire la suite de l article… →
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05 avr
Me voilà, assise dans ce train bondé sur une couchette bleue ciel suspendue par de maigres fils de fer au toit. Impossible de trouver le sommeil, mes voisins hurlent (non pardon ils parlent), ils jouent aux cartes, ils bavardent, ils sont heureux, ils rentrent à Delhi. Nous aussi nous rentrons à Dilli. Nous ne pouvons faire marche arrière cette fois ; en temps normal, nous aurions prolongé notre séjour à Jaisalmer et son désert. On s’y sentait bien.
Mais, les choses sont ce qu’elles sont, notre avion décolle dans deux jours. Obligation de rentrer à la capitale et… obligation de rentrer en France.
La réservation de ce train a été tumultueuse. D’ailleurs quiconque se frotte à l’administration indienne (et il devrait le faire, juste pour les souvenirs), s’embarque dans une longue aventure d’une demie-journée à se frayer un passage dans les longs couloirs ou bureaux de réservation ferroviaire sans n’y rien comprendre. Lire la suite de l article… →
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31 mar
Pas après pas, je prenais conscience que nous nous rapprochions inexorablement de la France, la fin de notre voyage, pas seulement temporellement, mais aussi physiquement, jamais nous n’aurons été aussi près des frontières de notre pays que là, quelques kilomètres à l’est de la frontière Indo-Pakistanaise, dans le désert du Thar. Le sable fin qui s’insinuait dans mes chaussures reflétait, sans le savoir, dans mes pensées des souvenirs agréables, à la fois si récents et si lointains, le sable de Koh Rok, il y a quelques semaines seulement, mais aussi celui de ces plages costaricaines, Montezuma, Cabo Blanco, Mal País, ou encore plus avant la poétique plage de Coney Island, à New York. Cette dernière image résonnait encore plus fort dans mon esprit à ce moment là que les autres. Dans quelques jours, un an allait s’être écoulé depuis notre départ. A l’horizon à ce moment là, une foret d’immeubles, des millions d’habitants concentrés sur quelques blocs, un peuple riche à l’histoire récente. Aujourd’hui… L’Inde, ses bidonville et sa civilisation millénaire… et le désert, le royaume des sables.
- Le Royaume des sables
Je marchais pour m’éloigner du groupe, me poser sous un arbre et profiter d’un coin d’ombre dans la chaleur de ce début d’après-midi Lire la suite de l article… →
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24 mar
Il n’y avait pas de train entre la ville d’Udaipur et la suivante, Jodhpur. Nous prendrons donc le bus qui devait mettre « normalement » cinq heures. Il en mettra huit.
On nous avait prévenu, en Inde, il y a toujours du retard.
Les familles s’entasseront au fur et à mesure dans le couloir sans que personne ne descende. Nous filons bon train malgré les nombreux arrêts et je suis même surprise que nous ayons eu trois heures de retard sur un trajet qui s’est pourtant bien passé, avec les moyens mis à disposition bien sûr. Il existe des voies rapide en Inde, nous le savons, entre Agra et Jaipur, c’était le cas. Mais visiblement sur le tronçon en question aujourd’hui, on ne nous réserve que les routes en graviers ou en goudrons explosés (des nids de poule énormes transformés en marres provisoires après l’orage de cette nuit). Ça secoue un peu, rien d’alarmant. Cela nous permet aussi de traverser des petits villages isolés. Aaah c’est peut-être ça le retard ?
On ne sais pas et entre nous, on s’en fiche. On s’habitue à force de n’avoir aucune certitude quant aux horaires de départ ni d’arrivée.
Malheureusement, Lire la suite de l article… →
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20 mar
« Il y a un film qui a été tourné ici, un James Bond, là, juste en bas de la rue, vous voyez, » me racontait-il, « il y avait une course poursuite en rickshaw, et puis… »
Je n’écoutais que d’une oreille, en général tous ceux qui nous abordaient le faisaient avec une raison précise, nous fournir un bien ou un service, malgré sa lourde insistance pour bien nous rappeler qu’il n’avait rien à nous vendre.
« …Tzzing, par la fenêtre, en sortant, comme ça »! Il continuait, inlassablement « … mais en fait ce n’est pas James Bond qui fait les cascades, vous savez, on le remplace par… euh… vous savez, il y a ce type là… Vous êtes français mon ami? Bah c’était un français, comme vous, un Jean ou un Julien [c’était Rémy Julienne], il prenait la place de James Bond et il passait par la fenêtre, avec le rickshaw, juste en bas, vous voyez, là bas… »
Difficile de le décoller, mon nouvel « ami » était même plutôt coriace. Nous étions en pleine visite du temple Jagdish, un temple Hindouiste, pas du tout à faire le repérage des lieux des scènes cultes d’un film que je n’avais jamais vu!
- Au pied du temple, la rue du tournage
« Vous avez vu ce film… comme il s’appelle…demanda-t-il en feignant de ne plus s’en rappeler.
– Octopussy.
– Oh vous le connaissez?
– Oui, évidemment! » Difficile de ne pas savoir qu’une partie du treizième James Bond a été tournée dans la ville quand plus de la moitié des restaurants locaux le diffusent chaque soir et en font la promotion. Étonnamment, nous n’aurons jamais la chance d’assister à une projection du film le temps de notre séjour ici, mais je pensais que cette réponse suffirait à abréger la conversation. Je m’étais trompé.
» Vous savez, j’y étais, j’apparais même à l’écran! »
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14 mar
On dit toujours que un an, ça passe vite. Et ce n’est pas moi qui vais vous le contredire. Mais parfois… quand même ! Aujourd’hui, je vais vous raconter une histoire, une histoire vraie…
On raconte qu’un petit garçon qui aimait fort sa famille, eut envie, un jour, de partir. Partir pourquoi ? C’est peut-être la question qu’on lui posa le plus souvent. « Partir voir le monde ! » répondait-il. « Je suis grand maintenant, j’ai besoin de marcher droit devant moi et de toujours avancer pour aller plus loin ». Il adorait grimper en haut des montagnes et voir ce qui s’y cachait. Ce qu’il ne savait pas au début, c’est que derrière les montagnes se cachaient d’autres montagnes… Il se mit très vite à grimper sans cesse et à chaque nouveau paysage, il avait toujours envie d’aller voir plus loin. Le petit garçon était devenu un homme et sur les routes du monde, il avançait. Le temps passait. Un mois, deux mois, cinq mois. Il ne donnait que très peu de nouvelle si ce n’est par de brèves lettres, absorbé qu’il était par ses nouvelles découvertes. Solide comme un roc, il profitait de son aventure en se disait qu’elle durerait toujours… Enfin… le temps qu’il lui restait en voyage lui semblait suffisamment long. Les jours défilaient et rien ne semblait le freiner. Vous savez les sentiments parfois… Mais un jour…
C’était un samedi matin. Il était très tôt pour le jeune garçon. Lire la suite de l article… →
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