Bourrines du nord ouest vendéen

Les bourrines sont les maisons traditionnelles du nord ouest vendéen. Cette région est constituée dans l’ensemble de terres marécageuses, ainsi que de plages de sable. Pendant longtemps, ces territoires ont été assez peu peuplés : au début, c’était même encore la mer ! Des habitants locaux et des moines ont construits des digues pour gagner de la terre sur les mers, aidés par des Hollandais (les spécialistes des polders) et ainsi avoir plus de terre pour vivre. Cela n’a pas attiré les foules : les hivers n’étaient pas particulièrement froids, mais la pluie et les marées de l’océan Atlantique tout proche inondaient les terres tous les hivers (une partie de la surface est sous le niveau de la mer), ce qui rendait les cultures impossibles, empêchait les grands arbres de pousser et inondait les maisons à coup sûr.

Bourrine

Comme souvent dans des lieux moins accessibles, les bourrines sont construites avec les matériaux disponibles sur place : des roseaux séchés et attachés entre eux constituent l’essentiel du toit, et des petites poutres (les grands arbres ne poussent pas en grand nombre dans la région et il faut donc les protéger, et quand il y avait une maison abandonnée ou en mauvais état on privilégiait le recyclage des matériaux de construction) soutiennent l’ensemble des roseaux. Les murs sont un mélange de terre glaise, de sable (pour boucher les trous et éviter les fuites) et de paille (pour lier l’ensemble) : c’est la « toub », que l’on retrouve en Normandie, blanchie avec de la chaux. On en faisait dans un premier temps des briques pour le bas du mur (il n’y a pas vraiment de fondations), les bigôts. Ces murs sont ensuite agrandis mais toujours de petites tailles (souvent moins de 1,80m), pour permettre une plus petite résistance au vent ( c’est à dire que quand le vent souffle, il passe autour et n’est pas bloqué par la maison) et aussi pour avoir une surface moins grande à chauffer ; en plus , les Vendéens de l’époque n’étaient pas très grands, alors pourquoi faire plus ? Les murs sont en revanche épais, pour garder la chaleur animale et du feu pendant les moments froids, et conserver la fraîcheur dans la maison durant l’été. Le sol, quant à lui, est pavé avec des carreaux de terre cuite ou de la terre battue selon les pièces.

 

Fenetre

La bourrine est souvent constituée de deux pièces : une première est celle de la famille, avec les lits, la cuisine et la table et les autres meubles, pour n’avoir à chauffer qu’un seul endroit et économiser des ressources. La seconde pièce est celle des animaux, qui sont mis à l’abri, augmentent et profitent de la chaleur de la maison. Les toilettes sont, elles, à l’extérieur… Les animaux, et en particulier les bovins, voient leurs déjections recyclées : durant l’été, les bouses sont séchées au soleil pour en faire des « bousats », une sorte de buche naturelle sans bois qui sera brûlée pendant la saison froide.

Bourrine a Rosalie

 

De nos jours, le paysage local reste très marqué par ces maisons ancestrales :  bon nombre de maisons sont peintes en blanches, aux volets bleus (la couleurs de la peinture utilisée depuis longtemps pour recouvrir les volets en bois), mais surtout de plain pied, c’est à dire sans étage ni escalier, pour respecter une esthétique très ancrée dans le patrimoine.

Si vous souhaitez découvrir plus de clichés de bourrines, rendez-vous dans notre galerie d’architectures du monde. Vous la trouverez en haut à gauche, juste en dessous de la présentation de notre projet.  Et, nous le répétons, restez curieux car nous posteront des photos d’architectures de maisons du monde dans cette galerie pendant l’ensemble de notre voyage!

 

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