6h30 du matin, ou non, 16h30 pour nous le lendemain. Non, la veille ! Quoi ? Quel jour on est ? Le 14 ? Non ? Nous avons décollé le 13. Pourtant, nous sommes le 15.
Une chose est sûre, nous sommes fatigués après seize heures de vol non stop (Los Angeles – Sydney) et nous avons faim. Seul petit problème : on souhaiterait déjeuner mais apparemment ici tout le monde attaque le petit-déjeuner. Ce serait notre deuxième café-pain-confiture.
La navette de l’auberge arrive à l’extérieur de l’aéroport pour nous rapatrier gratuitement à notre auberge. Les sacs ne sont ni fourrés sur nos genoux, ni par terre au milieu des sacs de pomme de terre, ni même sur le toit à la va vite mais glissés dans une remorque attaché à notre mini-bus. Quelle organisation.
Et une fois assis à notre place, oh, horreur ! Notre chauffeur est à droite !
Mais oui, c’est vrai, en plus d’être à l’envers, les Australiens roulent à gauche ! On marche vraiment sur la tête !
Arrivés à l’auberge, super accueil, nous sommes tout excités de notre séjour dans cette ville. Mais le problème des fuseaux horaires notre rattrape à vitesse folle : il est trop tôt ici (même si pour nous, nous étions comme après-demain et pourtant hier d’après ma montre) et la remise des clefs de notre chambre ne peut se faire. On nous demande de patienter (encore) deux heures dans le coin commun. Nous nous dirigeons entre quatre murs à l’air libre (en plein courants d’air pour être honnête) sur une immense table de camping blanche en plastique. Nous ne sommes plus tout à faire sûr quant au bon choix de notre logement. J’enfile un premier pull puis un second – oh et puis ma polaire aussi – car je viens de réaliser qu’en Australie, à Sydney, c’est l’hiver. Et là, il bat son plein ! Le thermomètre doit afficher six degrés le matin ; après Los Angeles et ses vingt quatre minimales, nous grelotons. On attrapera froid d’ailleurs.
J’allonge ma tête sur mon sac à dos posé sur la table histoire de tuer le temps. Quelle heure est-il ici ? Mes voisins de table sont visiblement au petit déjeuner eux aussi. Dans cette auberge j’aurais tout vu du « breakfast » : bacon, pâte sauce tomate, oeufs, nouilles chinoises en soupe, ketchup, sauce barbecue et carottes crues entières.
Il est 8h30 du matin à Sydney, nous sommes le 15 Août et j’ai fait un bon spatio-temporel. Il y a seulement dix huit heures ma montre indiquait 22h30 et nous étions le 13 Août.
Avez-vous bien noté notre problème ? Départ le 13, arrivé le 15.
Oui, c’est bien ça, nous avons avancé plus vite que le temps. Ce qui serait sympa, c’est vous nous racontiez votre 14 Août, histoire qu’on le vive un peu…
Les clefs de la chambre arrivent à l’heure (de Sydney) prévue. Nous filons dans notre palace (Quoi je me trompe Fabien ? Même à ce prix là ?) à soixante dix euro la nuit : deux petits lits simples posés entre quatre murs blancs dans une toute petite pièce. Nous sommes TRÈS loin de notre budget initial prévu en Australie et c’est pourquoi dans deux jours nous irons dans un dortoir pour la « modique » somme de quarante euro pour deux. Nous voici arrivé en Australie, le pays où les légumes sont à au moins dix euro le kilo et le concombre à cinq euro l’unité (si si ! On a cuisiné tous les soirs faute d’avoir les moyens de se payer un restaurant).
Nous n’avions prévu que quatre jours dans la ville et donc les grands classiques seront envisagés une fois sur place. Tout comme notre arrivée à New York, pas une seule hésitation, nous nous précipitons vers le monument emblématique de la ville, voir même du pays. Fabien est sur-ex-cité ! Son séjour au pays du kangourou est attendu depuis tout petit apparemment. Et c’est donc ému qu’il arrivera face à l’opéra de Sydney. Nous somme en fin de journée, une journée de hors saison ici et c’est très agréable d’errer sur les « Pier ». Le bâtiment prend des couleurs dorées et ses voiles lui donne l’impression de voguer vers le large. L’opéra est bien mieux que sur les images que l’on nous vend, une étonnante architecture fine et harmonieuse. J’aime !
Nous flânerons ce jour là dans les rues et grimperons tout en haut d’une très haute tour, la « Tower Eye ».
Je n’attendais pas grand chose de Sydney contrairement à Fabien et il faut bien reconnaître que ça a de la gueule ! Pardon pour la vulgarité. La ville est ultra-moderne dans certains quartiers, propre, sûr, regorgeant de coins extérieurs aménagés sur différents thèmes pour les habitants. C’est aussi une ville à l’architecture très travaillée ; pas seulement les flambants neufs buildings mais aussi les plus petits vieux victoriens. Un contraste et un mélange de l’ancien et du moderne particulièrement réussi.
Mais attention, rien avoir avoir avec Manhattan, ici tout est plus aéré, le piéton a vraiment sa place à Sydney. On aurait envie de passer notre vie dehors. J’ai définitivement adoré !
Le deuxième jour, nous ferons l’incontournable visite de l’aquarium de Sydney. Au début nous ne savions pas trop d’où il tenait cette réputation. A vrai dire, nous venions plus par curiosité. Mais au bout de une heure de visite et seulement un tiers du bâtiment parcouru, nous avons compris l’ampleur de cet aquarium. Les bassins de la fin sont vraiment énormes et surtout très jolis. Je ne peux que conseiller la visite de ce site à toutes les familles se rendant à Sydney.
Le troisième jour, nous visiterons un autre « zoo » mais cette fois il a la particularité de n’accueillir QUE des animaux australiens.
NB : regardez sur le site internet de l’aquarium pour combiner l’entrée des deux parcs, vous trouverez des tarifs vraiment intéressants. Exemple : Aquarium + Wild Life + Tower Eye, prix à 58,50 dollars australiens par adulte.
Nous sommes tombés amoureux du petit koala, résident du Wild Life vraiment trop mimi. Il vous regarde avec des yeux tout doux… Il parait qu’un koala dort vingt heures par jour.
Il faut croire que l’on est chanceux !
Le reste du temps, il mangent, deux activités ma fois, très intéressante.
Le dernier jour sera entièrement consacré à une activité qui nous plait à tous : la plage. Sydney n’est pas un bout de terre unique en bord de mer mais est composé de centaines d’isthmes et d’îles. Vu du ciel, c’est très joli. Ainsi, à seulement une heure de métro (superbe métro moderne, je tenais à le préciser), vous pouvez vous balader soit en bord de falaise, soit le long d’une des dizaines de plages banches. Et quand je dis blanc, c’est blanc. Nous avons quant à nous choisi « Bondi Beach » pour sa proximité – trente minutes de transports et un ticket combiné métro + bus à neuf dollars aller-retour.
Nous passerons la journée à nous reposer sur le sable (avec deux couches de pull car il fait frais, 16 degrés) et à observer les enfants jouant sur la plage. Ils ont de la chance ces Australiens de Sydney, même en plein hiver ils peuvent profiter des joies de l’été un peu plus fraichement !
Nous marcherons le long des petites gargotes proposant poisson frais et « fish and chips » cuit à la demande, mangé sur le pouce, et de magasins de surf en magasins de surf. L’Australie quoi !
En ce samedi après-midi, quelques dizaines de beaux blonds musclés sillonnent les plages de Sydney à la recherche de LA vague et d’un peu de détente. J’ai eu le regard bien attentif ce jour là… sur les vagues et les gamelles des surfeurs bien entendu !!
L’air marin nous ayant bien fatigué (et notre récent trip américain aussi), nous rentrerons manger à l’auberge avant de nous coucher tôt. Le lendemain, la « partie deux » du voyage commence…
Mais non, ce n’est pas encore tout à fait l’Asie ! Contrairement à tous les Chinatown du monde, celui de Sydney est beaucoup plus subtil et dissout partout. Peut-on même parler de Chinatown lorsque la population asiatique s’est installé un peu partout dans la ville ? Ici, plus de folklore du « chinois du coin », les australiens mangent asiatique, écrivent asiatique, ils sont même très souvent asiatique (en tout cas dans notre quartier). Notre auberge accueille un nombre incroyable de personne d’origine chinoise, du jamais vu.
Notre coin préféré pour manger le midi à petit prix : un hyper centre commercial rempli de chaînes de fast food… asiatique. L’Asie avant l’heure (après tout, c’est dans cinq jours), nous n’en revenons pas. On se plonge avec plaisir dans cet univers encore un peu inconnu pour nous.
La raison à cela ? La présence de la Chine à seulement quelques heures d’avion.
Un soir assise dehors à notre auberge, je discuterais avec un jeune homme chinois. On parlera vacances en Australie. Lui ?
« Cela fait deux ans que je vis à Sydney, d’auberge en auberge ».
Son travail ?
« Non… pas intéressant ».
Sa famille ?
Silence gêné. Je me confonds en excuse. Il me répond « Ce n’est pas grave… Je ne les ai vu que deux fois depuis que je suis parti. Ce n’est pas eux qui viennent, ils n’en n’ont pas les moyens. Je me paye un billet. ».
J’appendrais en lui extirpant les mots – il n’a pas l’air de vouloir me le dire – qu’il vient du Guangdong. Je n’insiste pas car il en veut pas parler plus. Je crois me souvenir par ailleurs que cette région est bourrée d’usines. Je vous laisse imaginer le tableau. Ce jeune homme travailleur, ambitieux et sympathique m’a beaucoup touché. Je lui dis que je prends l’avion le lendemain pour la Chine pour deux mois. Il me demande « Pourquoi ?… »
Incroyable ?!
Je n’ai pas su quoi lui répondre. Quant à lui raconter que je faisais le tour du monde, je n’ai pas osé.
Pourquoi la Chine ? Excellente question.
On m’en parle tellement depuis petite ! Les médias français se sont emparé de l’emblème chinois, en bien ou en mal d’ailleurs ! Il faut absolument que j’aille voir de mes propre yeux. Lui, le jeune homme chinois, était bercé petit par les promesses de l’Australie et ne comprenait définitivement pas pourquoi je ne restais que quatre jours ici pour filer en Chine si vite.
Le bilan de ce séjour à Sydney fut plus que positif. Nous n’avons pas vraiment eu le temps de discuter avec les Australiens (d’ailleurs, ceux que j’ai rencontré ne m’ont pas paru hyper accueillant. Vous allez me dire après les Américain, difficile) mais nous avons vraiment beaucoup aimé la ville ! Et les affichent placardées partout sur les murs nous ont eu : nous reviendrons, c’est sûr, pour voir l’intérieur du pays. Cela semble fantastique et irréel !
Autre point positif – enfin pour nous : nous avons fait le bon choix de n’y rester que quatre jours. Moins cent euro déjà dans le budget de ce pays ! Deux semaines de plus auraient été catastrophique (ou diététique voir proche de la famine générale). Pas de doute, notre conclusion est : l’Australie c’est cher mais l’Australie c’est grand et c’est beau !