Nous n’avons que ce que nous méritons ! Il n’y a pas lieu d’être scandalisé face à tant de sécurité, nous l’avons tous cherché.
Pour la petite histoire, nous avons pris un bus de nuit de Cusco jusqu’à Arequipa. Face à certaines frayeurs que véhicul(ai)ent quelques voyageurs et surtout le site officiel du ministère des affaires étrangères « conseils aux voyageurs », nous décidons de passer par LA compagnie grand luxe « Cruz del Norte ». De luxe ? Pour nous pas tellement puisque en jouant avec les promo du web nous nous en tirons pour 12 euro par personne, dîner inclus, voyage en première classe.
La première surprise sera au terminal principal de Cusco lorsque la demoiselle de l’agence Cruz del Norte nous annoncera que les départs ne se font pas ici (pourtant toutes les autres compagnies partent d’ici), il nous faudra aller en taxi au terminal « Cruz del Norte ». Quoi ?? Notre compagnie a son propre terminal ??
Et oui…
Nous arrivons, il est 19h30, dans une sorte de beau terrain militaire, entendez par là tout barricadé, grillagé avec des barbelés. Un grand garde nous attend à l’entrée en souriant. Ça va, on a la tête de deux touristes, on peut passer. A l’intérieur, c’est un peu comme un mini aéroport. Le carrelage brille, il y a une belle petite cafétéria toute propre qui sert du vrai café, des sièges alignés confortables, des portes « d’embarquement » (nommées comme cela) et un comptoir pour déposer ses bagages avant de passer le portique de sécurité. Nous avons aussi le plaisir d’avoir le wifi gratuit, et ce pendant tout le reste du voyage aussi dans le bus ! C’est pas la classe ça ?
Trente minutes avant le départ, nous sommes appelés pour l’embarquement. Le bus nous attend derrière des vitres et nous devons passer le portique avant de monter. Nous serons donc scanné par un garde très baraqué (et pas drôle), les sacs seront fouillés un à un et… souriez… vous êtes filmé ! Du jamais vu jusqu’ici, même en Argentine. Assis dans le bus, le garde ira jusqu’à monter à l’intérieur pour nous filmer l’un après l’autre en gros plan. Cela devient carrément flippant. « Bon voyage » nous lance t il. Le moteur chauffe mais nous ne roulons pas encore. Une vidéo de dix minutes doit nous donner les instructions de sécurité. Après un contrôle de tous par le stewart pour vérifier que chacun a bien attaché sa ceinture, nous partons enfin.
Vous hésitiez encore à prendre un bus de nuit au Pérou ?….
Arrivés tôt le lendemain matin, nous découvrons notre destination.
Arequipa est une très belle ville, c’est aussi la deuxième plus grande ville du Pérou avec 1 000 000 d’habitants et ses 2 300m d’altitude ; on redescend après deux mois passé entre 3 600 et 4 000m, ça fait du bien. La ville est dominée par plusieurs volcans assez imposants, le Misti, le Pichu Pichu et le plus haut, le Chachani à 6075m et elle se situe dans une zone très aride (pas d’arbre à l’horizon).
Le climat est constant toute l’année : de 0 à 10 degrés la nuit et de 15 à 25 degrés le jour. Ses maisons sont construites à base de pierre volcanique blanche. Sous le ciel bleu radieux, c’est à craquer.
Arequipa n’est pas comparable à Cusco, il n’y a pas tellement à y faire mais c’est une ville à vivre. Nous en avons presque fini avec ces milliers de rabatteurs pour te vendre un circuit, ici, il n’y a plus qu’à flâner avec la population locale. Nous retrouvons aussi les rues commerçantes, les grandes chaînes de fast-food, nous quittons la musique de flute de pan et les jeunes ici veulent simplement profiter de la vie. Et Dieu que c’est bon !
Malheureusement, le temps passe, il passe trop vite. Nous quitterons le Pérou seulement dans une semaine (snif, et l’Amérique du Sud aussi avec tout ça). Nous ne pourrons pas rester plus de deux jours dans cette ville pourtant si agréable.
De Arequipa, nous n’avons fait que hanter pendant de longues heures la poste péruvienne… Serpost. Nous avons accumulé tout un tas de souvenirs depuis Mendoza en Argentine, surtout en Bolivie, et nos sacs sont pleins ! Il est temps de renvoyer des colis en France. L’étape d’un envoi de colis est toujours un grand moment, et la confirmation de la bonne réception (souvent un mois après…) par les parents d’Elodie, un soulagement. Nos colis ne valent pas bien cher mais il faut reconnaître qu’ils ont une valeur sentimentale. Et là aujourd’hui, Serpost, la seule entreprise privée du Pérou faisant office de poste, ne nous met pas du tout en confiance. Deux jours à Arequipa, soit deux jours à raison de 3h par jour à stationner dans le grand hall de l’entreprise. Les explications ne sont pas claires du tout et l’on va même jusqu’à réclamer cinq fois (heureusement que l’on s’exprime en espagnol) un papier officiel pour noter les adresses des destinataires. Un peu plus, la direction était simplement écrite à la main sur notre carton… Mais il n’y a pas que ça chez Serpost. Cette agence est tout simplement tyrannique. Elle veut vérifier chaque objet un à un (ne fermez pas le colis, ils l’ouvriront quoi qu’il se passe) pour être sûr que vous n’envoyez pas de drogue à l’étranger. Vous aurez par ailleurs deux formulaires de déclarations de douanes à remplir (ne posez pas trop de question à la dame, elle n’en sait rien !), vous devrez joindre une photocopie de votre passeport et pire : vous laisserez votre empreinte digitale quatre fois.
Notre yerba mate argentin a bien faillit passer à la poubelle : « Coca ?? Coca ?? » Non madame, c’est du thé argentin « Coca ! ». Non, non, non, on ne va pas être d’accord, c’est du thé argentin, tout ce qu’il y a de plus légal. Ainsi si vous souhaitez renvoyer votre mate de coca en France, il vous faudra ruser…
La surprise dans cette histoire sera le prix : le premier colis fera cinq kilo pour 47 euro, le second fera un kilo et demi pour 49 euro ! En réalité il y a un prix unique pour tous les types de colis, du petit au grand. Sauf pour nous visiblement, où la tête du client fera augmenter de deux euro le colis du lendemain.
Voici donc l’histoire de notre petit séjour dans la charmante ville d’Arequipa, entrecoupé par l’écriture d’article pour notre site. Un soir, nous décidons cependant de faire un peu de tourisme et de visiter le couvent de Santa Catalina. Une belle surprise ! Ce lieu est vraiment émouvant et la nuit, l’ambiance est particulière.
Santa Catalina est un très vieux couvent, nous ne sommes autorisé à visiter que la partie ancienne. Mais rien que pour cette partie, notre visite durera deux heures. Ce couvent est immense, une ville dans la ville. C’est le surnom que les habitants lui donnent. A l’intérieur, nous visiterons des maisons, des places, des jardins, des cours et nous nous repérons grâce à une carte avec des noms de rues.
Si vous n’avez qu’une chose à faire dans cette ville, faites donc le couvent et si possible le mardi à partir de 17h pour finir votre visite durant la nuit. Des feux de bois sont alimentés dans les anciens fours et des lampes à pétrole posées un peu partout pour que vous puissiez vous orienter.
A Arequipa, nous avons aussi profité de la cuisine péruvienne qui est, on doit l’avouer, vraiment très bonne depuis que nous avons posé les pieds dans ce beau pays. Un dimanche midi, le temps d’un repas, nous nous ferons plaisir, gouterons quelques spécialité supplémentaire et ne compterons plus nos sous. Le choix du restaurant fut le bon ! Les plats étaient vraiment délicieux, typiques et surtout beaucoup trop copieux ! Gargantuesques !
Nous avons aussi gouté une autre spécialité péruvienne, mangé depuis l’époque des Incas. Nous l’avons mangé à Cusco. Vous avez deviné ce que c’est ?… Allez, essayer… C’est vraiment bon, nous sommes surpris. Un indice : l’animal est assez petit.
Après nos deux jours à Arequipa, nous aimerions partir visiter la région des canyons, et plus particulièrement celui de Cotahuasi, un des plus grands du monde (nous entendons déjà vos réactions : non, Colca est plus petit que Cotahuasi). Cependant nous n’avons pas trop creusé la question avec toutes ces histoires de colis et avons donc joué nos fainéants. Nous irons plutôt à Colca malgré qu’il ne soit pas recordman mondial de hauteur. Et par pure fainéantise, nous nous rabattons sur un circuit d’une agence en voiture (un trek de deux jours nous intéressait particulièrement…), le moins cher possible. Quelle grosse erreur ! Nous irons de déceptions en déceptions – canyon à part bien sûr ! – et revenons assez énervé par ces circuits tout prêts en mini-bus. Il faut l’admettre, passer par une agence, on ne doit vraiment pas être fait pour ça.
Mais nous ne nous attarderons pas plus sur ce circuit fâcheux (les voyageurs sont pris pour des vaches à lait et traînés de marchés en marchés dits « artisanaux ». Tu parles… Depuis le Nord de l’Argentine, nous retrouvons toujours les même objets en vente. C’est curieux ?). Nous nous consacrerons donc dans cet article qu’à l’essentiel c’est à dire la canyon. Enterrons les mauvais souvenirs (comme ne rester qu’une heure sur le site du canyon pour vite, vite, partir visiter les villages du coin quelque peu désertiques pour le reste de la matinée) car ce canyon de Colca est vraiment superbe !
Pour ceux qui serait quand même intéressés par cette expédition, voici un petit résumé du circuit deux jours à 70 soles par personne comprenant le déplacement, l’hôtel et le petit déjeuner. Vous aurez à votre charge, les déjeuners, le dîner, les thermes (15 soles) et l’entrée du parc de Colca (70 soles). Le premier jour vous roulerez jusqu’au village de Chivay, en passant par un col à 4 900m (avant vous aurez dépensé votre argent dans de la coca sous toutes ses formes, après un discours alarmiste du guide sur les effets de l’altitude ! Ne vous inquiétez pas, l’altitude ça fait pas si mal que ça pour un si court laps de temps).
Un col à 4 900 m dont la vue n’est pas aussi superbe qu’on essaye de vous faire croire. Concernant le reste du voyage par contre, ouvrez grands les yeux car il y a de très jolies parties !
A Chivay vous déjeunerez (20 soles) et ensuite direction les thermes.
Le soir, vous dinerez dans un restaurant avec flûte de pan, danseurs et compagnie.
Le lendemain, départ à six heure du matin pour faire un premier village où des danseurs vraisemblablement très matinaux vous attendent, puis, direction le canyon… pour une petite heure. Hop hop hop, il y a d’autres attrape-touristes villages (pardon des marchés « artisanaux ») à faire ensuite ! Départ pour Arequipa à 14h et arrivée vers 17h.
Et maintenant place à la star, au canyon de Colca !
Cinquante condors vivent ici et vous avez donc de grande chance d’en apercevoir, même au dessus de votre tête.
Ils sont immenses, plus grands qu’un homme ailes déployées (un condor ailes déployées, ho!), et c’est très impressionnant ; nous voulons dire par là : en vrai ! Nous les regardons passer notre bouche grande ouverte. Ça en jette quoi ! Nous avons eu cinq condors qui ont fait plusieurs aller-retour durant notre visite. On aurait dit parfois qu’ils posaient exprès pour nous et notre objectif de caméra.
Ce lieu est poétique. Nous avons beaucoup aimé et nous resterons sur cette note positive.
Mais quand même ! Nous aurions dû faire ce trek !
[…] et en nous trainant de stand en stand, comme cela c’était produit lors de notre visite du cañon de Colca. Ici, cela a au moins le mérite de nous montrer que certains produits sont faits sur […]